The Ellroy Corsican Tour part VI

Reste à aller dîner, et comme pour l’hôtel, Ellroy et Helen n’ont aucune exigence de diva. « N’importe où, du moment qu’ils font de la bonne barbaque ». Nous optons pour le Marché, histoire de faire visiter à pied le centre-ville de Bastia à notre invité du jour.

-« C’est loin? »

-« Cinq minutes à pied, James ».

Il éclate de rire.

-« Bon sang on prend la voiture alors! J’ai pu voir à midi à quel point elles étaient différentes de celles du reste du monde, les cinq minutes corses! » Lire la suite de « The Ellroy Corsican Tour part VI »

The Ellroy Corsican Tour, part V

Pierre et moi prenons la direction du théâtre de Bastia chargés de plus de trois cent exemplaires de Perfidia qu’il faudra mettre en place dans le péristyle pour la séance de dédicaces qui suivra la rencontre sur la scène.

Le maire de Bastia, Gilles Simeoni, s’est proposé, alors que nous préparions l’événement, de nous laisser utiliser le Théâtre municipal sans débourser le moindre centime. Sans cela, nous aurions été obligés de rendre la manifestation payante pour le public, voire de renoncer, faute d’endroit adéquat et de moyens suffisants. Lire la suite de « The Ellroy Corsican Tour, part V »

The Ellroy Corsican Tour, part III

Nous nous engageons dans une interzone sans âme, truffée de magasins de pièces auto, d’immeubles ternes et de centres commerciaux bunkerisés qui doit évoquer à Ellroy une version cheap des noeuds urbains de Williams, Gallup et autres villes champignon avalées par le no-man’s-land des terres désertiques de la Californie intérieure, de l’Arizona et du Nouveau Mexique. Lire la suite de « The Ellroy Corsican Tour, part III »

The Ellroy Corsican Tour, part II

Vendredi 8 mai 2015, 11 heures.

La saison estivale n’a pas commencé et l’aéroport de Poretta est presque vide, quelques voyageurs esseulés errent dans le terminal en traînant une valise derrière eux, glanant quelques restes de fraîcheur climatisée avant de plonger dans la touffeur déjà assommante du printemps corse. Lire la suite de « The Ellroy Corsican Tour, part II »

The Ellroy Corsican Tour, part I

Janvier 2015, boulevard Saint-Germain. Derrière ces massives portes de métal qui surplombent l’avenue, nous attendent les Editions Rivages. L’un des temps forts, avec la visite à Gallmeister, de notre tournée parisienne des maisons d’éditions, pour envisager ensemble les auteurs qui pourraient être susceptibles d’apparaître devant les lecteurs de Corse quelques mois plus tard aux rencontres que nous organisons à Bastia, et qui s’appellent pour quelques mois encore, Una Volta, Dui Mondi. Lire la suite de « The Ellroy Corsican Tour, part I »

L’hiver dans le Sang

Filles, de Frederick Busch, diamant noir d’une beauté glaciale, narre le quotidien désenchanté d’une poignée de provinciaux cabossés, tentant par de vaines gesticulations de ne pas se laisser ensevelir par l’immensité du grand Nord américain.

« On ne peut pas dire Il était une fois pour raconter l’histoire, raconter comment on en était arrivés là. Il faut dire hiver. Il était une fois en hiver, doit-on dire, car l’hiver était notre seule saison, et on avait l’impression qu’on allait vivre en hiver toute notre vie ».

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Hail to the B Movies

What became of the B Movies? Tentative de glorification de ce cinéma qui illumina les video-clubs des eighties et notre adolescence, face à la néfaste et vorace armada du nouveau cinéma de divertissement clinquant, creux, laid, mais en 3D, Dieu merci…

Mardi soir. La nuit tombe peu à peu sur Bastia. La ville tente tant bien que mal de faire bonne figure mais peine à dissimuler les stigmates de trois semaines de canicule carabinée. Les bastiais ont fui depuis longtemps vers l’intérieur, les villages et la fraîcheur nocturne des hauteurs. A l’heure de l’apéritif quelques rares touristes errent dans les rues du Marché, en quête d’un peu d’animation. Las, l’air dubitatif qui se peint sur leur visage et la raideur agacée de leur démarche ne laissent guère de doute sur l’imminence de la révélation: la soirée de leur vie, c’est pas pour ce soir. Lire la suite de « Hail to the B Movies »

Carver est-il Carver?

Pour les amateurs de littérature américaine, ce fut un véritable tremblement de terre. Et si Raymond Carver, immense auteur de nouvelles dont l’ombre plane sur une bonne part de la production littéraire contemporaine, n’était pas celui que l’on croyait connaître? La publication chez l’Olivier de la totalité de son oeuvre, ces dernières années, est allé jusqu’à remettre en question l’essence même de ce qui faisait le style et l’originalité du « Tchekhov américain ». La publication de cette intégrale fut en effet l’occasion de la publication pour la première fois en France de Débutants, manuscrit de Parlez-moi d’amour, son premier recueil de nouvelles. Un manuscrit originel découvert par sa veuve, Tessa, qui apporte une lumière inédite sur un auteur et une oeuvre définitivement intouchables. Lire la suite de « Carver est-il Carver? »